La boucle est bouclée puisque cette semaine rime avec la réapparition de Joanna Newsom, avec un nouvel album sobrement intitulé "Ys". Apparue en 2004 aux cotés de Devendra Banhart, et premier post musical de ce blog, la fée clochette de la Harpe a grandi et s est épanouie.

Son instrumentation aussi: dans la forme, les morceaux étant systématiquement accompagnés de cordes et contrechants, dans la prise de son, l incontournable référence des rockers Steve Albini (PJ Harvey, Pixies, Blues Explosion) ayant trouvé d après la chanteuse des méthodes inédites pour capter la magie de son jeu de harpe.

Et les morceaux? De véritables nouvelles musicales étoffées, construites, complexes qui donnent à l album des allures très "concept". Le vrai bonheur étant de voir se réaliser toutes les harmonies qu on devinait derrière de simples chansonettes voix/harpe.

Les curieux et les réticents à la harpe iront chercher une version de Only Skin (Live) au piano qui traine sur les blogs mp3 pour se prouver si besoin est combien la demoiselle dépasse la simple curiosité instrumentale à plus de six cordes. Les critiques eux ont déjà fait leur choix. Joanna Newsom arrive en tête des albums de l année sur Metacritic, devant Dylan, dernier clin d oeil à celui qui tenait jusque là la référence des (visions of) Joanna dans nos coeurs.

Les premier week ends dans notre nouveau chez nous sont l occasion de décrypter nos voisins. L habitant de mitte Nord a plutot la trentaine, le look faussement dépravé (les allemands ont trouvé à ce proche équivalent des bobos parisiens le surnom de Schiki-Schmutzi, chic-crade, dérivé du plus ancien et usé Schicki-Micki, qui classe les arrivistes gominés d allemagne de l ouest), les lunettes de soleil par tout temps. Le summum de la coolness se trouve en haut de la rue. Le bar au coin Veteranenstrasse et Fehrbelliner strasse, basé sur le concept solidaire "tu paies ce que tu veux", ne réunit pas vraiment les SDF du quartier. C est un concentré de fashion victims perchés sur ... des caisses de bois. Et les voilà, assis sur ce qui, je ne peux pas imaginer autrement, fait on ne peut plus mal au cul, arborant un sourire sans faille. Ils ont l air tellement contents sur leurs caisses de bois! Il faut absolument que les prenne en photo. En attendant voici un autre gus, qui a l air d avoir aussi trouvé son ultime inconfort dans la veteranenstrasse.

Point de vue depuis la terrasse de la maison du Land NRW.