• C est une légende du rock qui montait mardi soir sur la scène du Tempodrom, chapiteau à deux pas de Potsdamer Platz, sur les friches laissées par l ancien parcours du Mur de Berlin. Le sujet n était pas des plus légers: première interprétation scénique par l "Ange noir" de son chef d oeuvre maudit de 1973, "Berlin", dans la capitale du même nom. "Berlin" avait recu à sa sortiela mention spéciale par le magazine Rolling Stone d'album rock le plus déprimant de tous les temps. Ce que cela donne sur scène, est difficile à dire : d abord parceque je n y étais pas, le prix des places et l âge du combattant étant deux données chiffrées suffisament dissuadantes. Ensuite parceque les traces trouvées sur le Net
    "là",
    "là" ou
    "là" sont tellement différentes que le mystère reste entier: amour / haine, Lou Reed n est pas le premier héros vieillissant du rock à déclencher ces réactions. Même dans ses fans, peu en commun entre la période Velvet Underground et celle de New York. Berlin la ville, Lou Reed l avait choisie sans la connaitre comme lieu du drame entre Jim et Caroline, pour la force symbolique de sont histoire, du Mur : «als Metapher für Eifersucht, für Zorn und Sprachlosigkeit». Les interviews récentes ont même été l occasion de
    "faire taire", aux berlinois les rumeurs qui le donnaient visiteur fréquent de l appartement mythique de Bowie et Iggy Pop au 155 de la Hautpstrasse. Par contre il est visiteur fréquent de la désormais fameuse piscine de Wim Wenders... A approfondir dans le dossier fleuve élaboré par Le Monde à l occasion de la tournée qui passait la semaine dernière par le Palais des Congrès:
    Lou Reed, l'esthète dans "Berlin"
    LE MONDE | 23.06.07
    © Le Monde.fr
    C est aussi l occasion idéale d une dédicace à une autre LOU, née ce matin vers 6 heures. Guilhem et Gio sont déjà très fiers.

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  • Rufus et diebertranden, c est de la vieille histoire. Il en avait déjà été question
    "là". Peut etre est ce suite à ce concert décadant de la Passionskirche que le fils Loudon et Kate McKarrigle est tombé sous le charme du jeune allemand Jörn, employé du Staatsoper.... et accessoirement amoureux de Berlin. Pour notre plus grand bonheur. Mais là où comme on l a vu les artistes viennent à Berlin pour être dans le vent, lui est venu pour "porter des pantalons de cuir et mater des batiments baroques". Il a donc installé son matériel pour enregistrer son premier album auto produit, album qu il voulait simple, dans le lointain quartier d Oberschöneweide. Simple: Pour le coup, c est raté. Jamais on n aura entendu autant d instruments superposés, jamais la voix n aura autant eu un parfum de Xanax surdosé, jamais la canadien n aura autant plongé dans l opulence. Après tout, les allemands sont les rois du rokoko. Et pourtant une classe natuelle se dégage de Release the Stars. Le côté berlinois est un charme de plus pour convaincre: Tiergarten devient le "Tear garden", le chateau desanssouci et son parc pointe son nez pour des escapades nocturnes. Bref Berlin convainc, 20 après Bowie, le nouveau chef de file de la pop romantique.

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  • Leslie Feist, petit bout de canadienne au talent immense, est venue à Berlin pour rejoindre une bande de potes dont on ne dira jamais assez de bien. Peaches, Gonzales on connu ici la voie du succès avec Kitty Yo, label phare des années 2000. Depuis, Mocky, Jamie Lidell, Soffy O ont marché sur leurs traces avec des albums personnels et libres systématiquement rentrés dans les chouchoux de l année. (à lire le très documenté article du taz: http://www.taz.de/dx/2007/04/21/a0032.1/text.ges,1) C est pourtant après son départ de Berlin vers 2005, et ses années à accompagner sur scène en combinaison futuriste le hip hop vaudeville de Gonzalez que Feist connaitra le succès avec "Let it Die". Succès inattendu, car rarement album aussi intime aura eu un public aussi large, depuis les bandes sons de galeries marchandes jusqu aux fachionistas des capitales européennes. Hier soir, Feist revenait sur ses pas pour fêter la sortie de "The Reminder", nouvel album plus étoffé dans la production, un peu dans les traces du "The Greatest" de Cat Power dans cette recherche d une élégance soule blanche. Elle monte sur scène avec 5 musiciens affutés, qui viennent habiller ses nouvelles compos d arrangements millimetrés. Palme spéciale au guitariste grande gigue qui porte ses jeans taille haute mais marque par un son de memphis 60s qu on croyait réservé aux vieux roublards noirs. La balance est parfaite, l ambiance du Schiller Theater (bondé), théâtre fantôme de Berlin Ouest, idéale pour cette voix qui aime se perdre dans les échos et les aigus. Beaucoup de chansons du nouvel album "My Moon My Man", "1234", "I feel it all", et le décidément marquant "Limit to Your Love"; et juste une excursion vers "let It Die" pour revisiter le morceau éponyme en version rock western, de quoi laisser entrevoir le côté punk de la diva canadienne. Une petite boule de rage sous une voix de miel. Lors d un premier rappel on reconnait Jamie Lidell qui s est glissé dans les choeurs depuis les coulisses, mais Feist ne l appercoit que trop tard. C est finalement Mocky, producteur de l album, qui la rejoindra depuis la salle pour un duo final. Un grand moment avec cette grande famille. Ses nouveaux clips sont à déguster sans modération sur Youtube:


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  • Continuons la série des berlinois d adoption par Jeffrey Eugenides. Romancier américain de talent, il est attendu au tournant après "Virgin Suicides", son roman adapté au cinéma par Sofia Coppola avec Kirsten Dunst. Middlesex arrive en 2003 et est salué par la critique. Il souffrira peut être juste un peu de la sortie simultanée des Corrections de J Franzen, qui lui ravira la place de grand roman de ce début de siècle. Si Middlesex se situe en grande partie à Berlin, ce n est pas un hasard. Son auteur s y est installé au début du nouveau millénaire et y a écrit une bonne partie du roman. Voyons ce qu il en pense : "Eugenides: As a person with a family, it's a much easier place to live than New York, which is why we stay: because we have a daughter. There are lots of parks there...it's just an easier town. It's cheaper; we have a bigger house, which makes it easier for my wife and I to have work studios in the house. Things like that. I think it's always good to be outside of your country if you want to see it more clearly, and I've enjoyed that, but mostly it's just been a good place to work while I was finishing Middlesex. " Bon d accord, mais pourquoi Berlin? Voyons une autre interview traduite en francais : "En fait, j'ai reçu une bourse du gouvernement Allemand, mais je ne veux pas passer le restant de ma vie là bas : j'y suis resté quatre ans, et quand la bourse est arrivée, je suis allé à Berlin." Ah, d accord. Bon, en fait, il est venu pour le pognon. Remarque c est aussi une raison qui a du sens... Ca ne nous empêchera pas de continuer à le lire. Il dira quand même: "Berlin hat mich gerettet", l a sauvé de quoi? De la pression des éditeurs new yorkais.

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  • La question revient souvent : pourquoi Berlin? C est en défendant l indéfendable que l 'idée d une nouvelle rubrique pour le blog a mûri. Cette rubrique ira chercher les personnalités qui ont, à un moment dans leur vie, embrassé la ville. Et qui, pour les plus marquants, l ont en retour marqué à jamais. Du coup pas de meilleur nom que BERLINER. Avant Bowie et sa clique, Hemingway, Eugenides et d autres commencons sans raison par Hedi Slimane. Sans raison, pas tout à fait. Si on reprend les thèmes chéris sur diebertranden, entre rock, culture, design et mode, personne n incarne mieux la génération que l égérie Slimane. Son ombre, on la retrouve partout, des premiers concerts d Arcade Fire à l Elysée Montmartre aux projets de régime de Lagerfeld. Slimane aurait à lui seul posé la capitale allemande sur la carte de la mode. Le Berlin de Slimane, c est celui de 2001-2002. Il est immrotalisé dans un recueil de photos qui retrace la collaboration avec la KunstWerke, dans son quartier de résidence de la Auguststrasse, et s intitule sobrement BERLIN (et visible sur son site hedislimane.com). Et si depuis il lui a préféré Londres, on retrouve son coup de foudre pour Berlin dans un interview de 2002 au magazine Index. Extraits: KLAUS: In Paris you're surrounded by so many people, and you drive around with a crew. But in Berlin I see you dragging your stuff to the neighborhood laundromat in plastic bags. How do you survive that jump? I mean, what is it that you like about Berlin? HEDI: Berlin is an open space for me — I don't feel like I need to make any effort when I am here. I take the overnight train from Paris, and I arrive really early in the morning, when the city is only slightly awake and silent. The train going from west to east creates a sort of urban intimacy. It's a very pleasant, slow journey. KLAUS: Not needing to make an effort doesn't necessarily sound like a good thing. What do you really appreciate about the city? HEDI: Well, I don't know many people in Berlin. In addition, I don't speak German. So my rapport with the city is quite easy and immediate, without any particular expectations. It's almost as if I were autistic. KLAUS: So you go there to escape — Berlin is your countryside. HEDI: Yes, my friend Jean Jacques Picart always jokes that the Kunst-Werke is my country house! When I arrive here, I feel like my time is really my own. KLAUS: You actually prefer the city to the beach or the mountains? HEDI: When people say they've found an incredible, empty beach with no one around, I understand why they're excited. But to me, the idea of a holiday by myself on a beach — I'd have a nervous breakdown! I need to have lots of things around to observe. I don't necessarily need to interact with people — in fact, I usually don't — but I need to see people interacting. KLAUS: Do you like Berlin because it's a young, wild, improvised, vacant space? HEDI: It offers a totally different perspective from Paris. Berlin is constantly being reinvented. It draws a very individualistic crowd. Also, it doesn't seem like anyone there was actually born a Berliner, so that makes me feel at ease. It has a particular mood that the East Village had in the mid and late '80s. Of course, there's a very strong youth culture in Berlin, which is totally nonexistent in Paris. There's a feeling of activism, and yet there's also a side that appears disenchanted. I find all of that attractive.

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